Retourner

Pour de nombreux missionnaires, l’appel vers le champ de mission implique de traverser des frontières, des cultures et des langues. Mais l’histoire de Rosina Ferdinand est un peu différente. Aujourd’hui responsable d’AIM pour Madagascar, elle est une missionnaire qui vit et travaille pour partager l’Évangile avec son propre peuple, les Sakalava, sur l’île même où elle a grandi.

Rosina Ferdinand a grandi selon le mode de vie traditionnel des Sakalava – l’agriculture et la pêche dans un village insulaire sur Nosy Be, au large de la côte nord de Madagascar, en respectant les tabous culturels et en pratiquant un culte ancestral. Sa mère était une célèbre médium, et les habitants de la région respectaient beaucoup son don de communication avec le monde des esprits. Mais même à un jeune âge, et surtout après avoir vu le mariage de ses parents se désintégrer, Rosina soupçonnait que quelque chose manquait dans sa vie et cherchait la vérité.

Je savais que Jésus était le Sauveur

Rosina, ainsi que son père et ses frères et sœurs, ont rejoint l’île principale, où elle a fait ses études secondaires. “À cette époque, j’étais en recherche”, se souvient-elle. “Des étudiants de l’université sont venus dans ma ville avec l’évangile et ont invité tous les étudiants à venir à une réunion. Je suis allée à cette réunion et là, mon esprit s’est ouvert lorsqu’ils ont parlé de Jésus, de la Bible. Je savais que Jésus était le Sauveur. Je pouvais être son ami. Je pouvais lui faire confiance.”

La prédication et les études bibliques ont continué pendant toute une semaine avant que la question qui a transformée ma vie ne soit posée. “J’étais déchirée et tremblante”, se souvient Rosina, “mais je me suis levée et j’ai dit : “Je veux donner ma vie à Jésus”.”

Après avoir obtenu son diplôme universitaire, il était clair que Dieu conduisait Rosina à rejoindre ce même ministère étudiant. Mais sa mère voulait qu’elle accepte un emploi qu’on lui avait proposé, celui d’enseignante à l’université – un emploi qui permettrait de rembourser l’investissement que sa famille avait fait en l’envoyant à l’université. “C’était difficile de retourner dans ma communauté en tant que chrétienne. J’étais tellement incomprise, et je subissais une énorme pression de la part de ma famille, car même si j’essayais d’aider et que je faisais de mon mieux, ce n’était jamais assez.”

Choisir une autre voie

Elle savait à quel point elle avait été loin de Dieu, comment elle avait été piégée par la peur des tabous et des ancêtres inassouvis. Toute sa communauté vivait encore dans cet esclavage et cela pesait lourdement sur son cœur. “J’avais le désir de revenir à Nosy Be, pour qu’ils soient libérés et connaissent le salut, dit-elle, mais je n’en avais pas le courage. Je rêvais de retourner dans mon village et de faire partie de la famille, de vivre avec eux pour qu’à travers moi, ils puissent voir Jésus et l’Évangile. C’était mon rêve, mais je ne savais pas par où commencer ni comment le faire.”

Alors que Rosina servait dans le ministère étudiant, sa famille ne comprenait pas son choix, ni pourquoi elle ne s’était pas mariée et n’avait pas eu d’enfants. La mère de Rosina, célèbre médium, a été possédée par l’esprit de leur roi défunt. Mais, par la providence de Dieu, elle a ensuite découvert Christ. Les villageois étaient bouleversés, croyant que le royaume de leurs ancêtres était brisé. Ils ont jetté une malédiction de mort sur sa mère, qui a néanmoins vécu encore de nombreuses années jusqu’à l’âge de 76 ans. Rosina s’émerveille des miracles de Dieu : “Je pensais que ma mère serait la dernière, dit-elle, mais elle a été la première. Si le Seigneur a pu toucher la vie de ma mère, et qu’elle est devenue croyante, laissant derrière elle tous ces cultes ancestraux, je peux être sûre que le Seigneur fera encore de grandes choses dans la vie d’autres personnes… Le salut est arrivé ici même, au milieu des Sakalava.”

Finalement, Dieu a envoyé Rosina à All Nations Christian College, au Royaume-Uni. Elle raconte : “Aller au Royaume-Uni était un défi… mais je savais de tout mon cœur que c’était la porte que Dieu avait ouverte pour moi.”

Pendant qu’elle était là-bas, une église locale dont la prière était centrée sur le peuple Sakalava l’a invitée, puis a promis de la soutenir lorsqu’elle retournerait exercer son ministère auprès de son peuple.

Le retour à la maison

Aujourd’hui, Rosina est assise devant sa maison au toit de chaume, dans le village où elle a grandi. Elle est missionnaire AIM depuis huit ans, a dirigé une équipe TIMO (Training in Ministry Outreach) et fait des disciples parmi les nouveaux croyants de l’église Sakalava. L’un de ces jeunes hommes, le leader du groupe de louange, a récemment exprimé son désir de devenir pasteur. “Ce n’est pas quelque chose que j’aurais pu faire toute seule”, dit-elle. Elle est très reconnaissante envers les personnes qui ont prié pour elle et son ministère parmi les Sakalava.

Il y a beaucoup d’églises à Madagascar, et beaucoup de gens les fréquentent. Mais ce n’est pas le cas pour la plupart des Sakalava. Beaucoup de Sakalava ne comprennent pas ce qu’est l’église, et souvent ils ne parlent pas le dialecte parlé dans les églises. Leur histoire ajoute une autre couche de complexité, car traditionnellement les Sakalava ont été opprimés par les autres Malgaches, et ce sentiment est encore très présent, ce qui signifie qu’il est difficile pour eux de se voir comme faisant partie de ces églises.

“Je voulais juste être avec mon peuple”, explique Rosina, “m’asseoir dans le village, être avec eux pour que peut-être ils voient la transformation de ma vie et voient qu’il y a quelque chose de magnifique là-dedans, et qu’ils connaissent aussi Jésus. Dieu aime mon peuple. Il veut amener les Sakalava à croire en lui et à être libérés de l’esclavage de la peur des ancêtres. Le Seigneur m’a mis ici pour superviser le travail de mobilisation des croyants sakalava et des croyants malgaches pour la mission. C’est assez extraordinaire pour moi que le Seigneur m’ait remis au milieu de mon peuple”.

Image de Rosina Ferdinand

Rosina Ferdinand

Rosina Ferdinand is AIM’s Unit Leader for Madagascar. A member of the Sakalava people, Rosina is seeking to reach more Malagasy with the gospel.

Related stories

Meet Gilles and Myriam from France

Gilles and Myriam Bonvallat studied at Geneva Bible Institute (IBG) from 1995-96 as they prepared to go to Nyankunde, DR Congo with AIM. Now the Institute is part of the French office’s mobilising strategy.

> Read more

Working with African partners

Paul is from Ghana and has been serving in North Africa with his wife, Juliet, for the last 20 years. They have recently become AIM members and will continue to serve in this challenging and sensitive location with our support.

> Read more
FindYourFit

There are so many ways you can be a part of reaching Africa's unreached peoples with the good news of Jesus Christ.