Angèle vit et sert parmi le peuple Peul depuis 6 ans. Nous ne pouvons pas dire exactement où tu sers, mais peux-tu nous décrire un peu ton environnement ?
80% du pays se trouve dans le Sahara, donc je vis dans un gigantesque bac à sable ! La température moyenne est de 40°C, avec quelques grandes villes et quelques routes, mais la plupart des gens vivent dans de petites communautés au milieu de nulle part, reliées par des pistes en terre.
La saison des pluies vient de se terminer, ce qui signifie que le désert est vert, les gens plantent et profitent de leurs récoltes. Manger des feuilles améliore leur régime alimentaire. Tout le monde essaie de cultiver de la nourriture pour l’année suivante, mais la famine est commune, la plupart des années ils ne peuvent pas cultiver assez.
À quoi ressemblent les habitations?
Ce sont des maisons carrées en briques de boue, recouvertes de ciment, s’ils peuvent se le permettre. Les ménages sont dispersés, avec deux ou trois kilomètres entre les maisons. Les familles vivent ensemble et lorsque les enfants se marient, ils construisent une nouvelle maison à proximité. Comme il s’agit d’une société polygame, chaque femme a sa propre maison près de son mari et de ses beaux-parents.
À quoi ressemble la communnauté chrétienne locale ?
Deux hommes, cinq femmes et un certain nombre d’enfants et de jeunes adolescents participent aux réunions régulières de l’église, et deux personnes sont actuellement à l’école biblique. Il y a également des croyants vivant dans deux autres communautés que je visite la plupart des semaines, et des membres de ces communautés se joignent à nous lorsque nous passons du temps ensemble dans la Parole.
Le dimanche, nous nous réunissons sur des nattes sous un arbre, les hommes d’un côté, les femmes et les enfants de l’autre. Depuis l’arrivée de l’équipe, nous avons lu Matthieu, les Actes et 2 Pierre, tous dans la langue locale. Nous abordons les questions culturelles au fur et à mesure que nous lisons, en discutant du texte pour aider les gens à se concentrer. Dans leur culture orale, la plupart des gens sont analphabètes et apprennent en entendant et en répétant.
Comment vois-tu l’église grandir ?
Des conversions ont lieu par le biais de conversations au sein des familles, ce qui est merveilleux. Les chrétiens locaux évangélisent leurs amis et leur famille ! Les gens viennent régulièrement à nos rassemblements. Pour certains cependant, cela implique une longue marche dans quel cas les familles s’investissent et font aussi du discipulat entre eux à la maison.
Nous aimerions voir des personnes locales devenir des anciens de l’église, mais ils sont encore jeunes dans leur foi. La vision de notre équipe est qu’un groupe d’anciens dirige l’église, un groupe qui peut compter les uns sur les autres.
Qu’est-ce qui te réjouit dans le ministère ?
Je suis heureuse qu’une famille Peule nous a rejoint comme missionnaires. Mon collègue Josiah a vraiment à cœur de mobiliser les gens dans ce pays. Il y a beaucoup à apprendre mais c’est une nouvelle étape formidable.
C’est aussi merveilleux de voir les croyants locaux évangéliser et partager des témoignages de ce que Jésus fait dans leurs vies. C’est une grande joie de les voir répandre la bonne nouvelle eux-mêmes et d’être ici pour les soutenir et les encourager.
Et une chose qui te manque vraiment de chez toi ?
Une chose qui me manque, c’est l’intimité. En vivant ici en communauté, il est impossible de faire quoi que ce soit sans que quelqu’un vous voit ou vous interroge à ce sujet, en voulant connaître vos affaires. La plupart du temps, cela ne me dérange pas, mais les mauvais jours, cela peut être difficile et me fatigue vraiment.